Quelques secondes dans une bien plus grande histoire

Article paru dans le R.L. du 9 juillet 2018
mardi 10 juillet 2018

Le patrimoine juif mosellan s’est officiellement enrichi d’un élément supplémentaire de mémoire. La présence d’une ancienne synagogue à Montigny est signalée depuis hier par une plaque, passage Léon-Zimmermann.

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Rien ne le laissait supposer. Mais depuis hier matin, les passants qui montent les marches du 5 passage Léon-Zimmermann, à Montigny-lès-Metz, savent qu’ils sont à l’endroit de l’ancienne salle de prière devenue synagogue entre 1853 et 1916. Il a fallu faire confiance à la géolocalisation pour retrouver sa trace dont témoigne une plaque découverte par le maire, Jean-Luc Bohl, le rabbin Yaacov Atlan et le président du consistoire israélite de Moselle, Jean-Claude Michel.

C’est tout ce qu’il reste du lieu de culte qui, durant son activité, n’occupait qu’une place modeste à quelques enjambées de la place de la Nation où, paraît-il, il se buvait un bon petit vin blanc. Il n’empêche que cette synagogue a existé avant le coup de gomme de l’urbanisme des années 80. Cette plaque désormais visible de tous est interprétée par Jean-Claude Michel comme un geste pour la mémoire d’une communauté disparue de l’endroit où elle a vécu et « pour marquer le fait que les juifs faisaient partie de la population », qu’ils partageaient son quotidien et ses devoirs. « Affirmer la mémoire est un besoin de la communauté, des gens, presque de revenir aux sources », ajoute le président du consistoire inquiet du climat de tension dans lequel vivent les juifs.

Une commémoration peut passer par d’un chant, des images, « mais cette plaque donne une mémoire encore plus forte », estime le religieux. Elle est une information sur ce que fut l’endroit pour les contemporains « et les gens qui viendront après nous ».

Précédée d’autres, cette cérémonie est dans la continuité d’une action destinée à inscrire la présence juive dans le paysage. Le consistoire a ainsi enregistré et cartographié tous les éléments marquant cette présence dans le département. « J’ai inventorié une centaine de sites », compte Henri Schumann, membre du consistoire dont il est chargé du patrimoine. Un ensemble qui n’existe plus par endroits qu’à l’état de trace, mais dont le caractère est assez diffus.

Il reste encore un mystère qui empêche de comprendre pourquoi les juifs, installés dans les environs de Metz, ne l’étaient pas à Montigny. Ils ont fini par y venir, mais plus tard qu’ailleurs.
Frédéric CLAUSSE

46 C’est le nombre de cimetières juifs dénombrés dans le département par le consistoire de la Moselle


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