Savez-vous qui était le général Franiatte ?

Beaucoup d’automobilistes et de piétons connaissent la rue du Général-Franiatte, à Montigny-lès-Metz. Mais un simple micro-trottoir prouve que personne, ou presque, ne connaît cet illustre militaire.
Joseph Adolphe Franiatte et son épouse Anne Simon ont un fils, Marie-Lucien Adolphe Nicolas Franiatte. Né le 26 janvier 1860 à Lixières (Meurthe-et-Moselle), le garçon vit ses années d’enfance à Metz et à Montigny-lès-Metz, dans le quartier de La Horgne, car sa famille est originaire de la commune, sa mère y était née. Après de brillantes études (Polytechnique 1881-1883), il choisit l’artillerie comme arme. Il est sous-lieutenant le 1er octobre 1883 au 25e RA de Châlons-sur-Marne, puis lieutenant le 1er octobre 1885. Il épouse Marie-Cécile Alexandrine Lefévre le 19 mars 1889.
Sa carrière militaire le mène à Laon, au 29e RAC, comme détaché à l’Atelier de Puteaux comme capitaine (1891), puis commandant de la 4e batterie du 7e bataillon d’artillerie à pied à Besançon. Il devient chef d’escadron en 1903 au 39e RAC de Toul puis sous-directeur technique de l’Atelier de construction de Rennes et lieutenant-colonel le 24 décembre 1911 en tant que directeur de la manufacture d’armes de Châtellerault jusqu’en 1914.
Acclamé par la population
Fin 1914, Marie-Lucien Franiatte prend le commandement, en Champagne, d’un nouveau régiment d’artillerie lourde. Il commande l’artillerie du 32e corps d’armée en 1915, puis l’artillerie de la 2e Armée qui défendait Verdun en 1916. Le 26 juin 1917, il est général de division.
Le 19 novembre 1918, à la tête de ses artilleurs, devant une population qui l’acclame, le général Franiatte traverse Montigny par la rue de Pont-à-Mousson, salue sa parenté (en réalité c’est le général Pougin qui est entré le premier dans Montigny). Il fait son entrée à Metz et assiste au Te Deum de la victoire à la cathédrale. En 1920, il devient commandant l’artillerie de l’Armée française du Rhin à Mayence. Il est promu grand officier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920. Le général Franiatte décède le 2 novembre 1945 à Rodez (Aveyron).
L’armée choisit son nom
À l’époque, la dénomination de rues et des casernes est du ressort du ministère de la Guerre. Il donnait le nom de généraux morts au combat pendant la Première Guerre mondiale. En 1918, toutes les rues ayant une consonance allemande furent débaptisées. On leur donna des noms français. On se servait de grands noms de l’époque comme celui de maréchaux, généraux, hommes politiques, même de lieu de bataille de la guerre qui venait de s’achever.
Metz fut la première à en bénéficier, puis ce fut le tour de Montigny-lès-Metz et des communes avoisinantes, avec tout de même à l’esprit d’éviter une double dénomination. Par exemple, la rue de Reims a été ainsi dénommée car cette ville avait été martyre, presque complètement détruite. Ainsi on trouve les rues du Général-Caré (né à Montigny), Franiatte, Pougin.
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